terça-feira, 21 de outubro de 2008

RELEMBRANDO O ESTUDO DO BURNOUT- PONTOS CHAVE

L’USURE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX FACE A LA PAUVRETE
ET A L’EXCLUSION SOCIALE

POINTS-CLE DEGAGES PAR LE SURVEY EUROPEEN


N.B. Rappelons que ce survey a été mené à travers deux axes d’investigation :
- le repérage et l’exploitation de la littérature académique et professionnelle en Europe, se référant parfois aux travaux des chercheurs en Amérique du Nord ;
- des questionnaires envoyés aux associations professionnelles de neuf pays européens ; des entretiens avec quelques représentants de ces associations et de leurs fédérations internationales (1).

Sont présentés ici les points-clé issus du survey :

1) Le thématique de l’usure professionnelle renvoie à des questions de société telles les rapports entre le social et l’économique, les conditions de travail et de vie…

2) Le travail social évolue en lien avec les politiques publiques et l’augmentation des populations en difficulté : personnes âgées sans revenus suffisants pour une vie décente, jeunes sans qualification et sans travail, immigrés sans papiers, familles monoparentales et enfants pauvres, foyers surendettés.

3) L’expression usure professionnelle peut se traduire notamment par job stress et burnout en anglais, par agotomiento et desgaste en espagnol. Le mot burnout, désignant un état d’épuisement aigu, dû à un stress chronique, est utilisé tel quel dans d’autres langues européennes et/ou il est traduit par d’autres mots, recouvrant un cumul de symptômes.

4) Le stress au travail est considéré comme un fléau de la modernité et un enjeu de santé publique, quel que soit le pays. Il peut conduire à des souffrances psychiques et physiques, relevant, selon les cas, du domaine de la psychopathologie. Le burnout est un phénomène bien connu au sein des professions ayant de fortes composantes relationnelles.

5) Le job stress et burnout existent incontestablement parmi les travailleurs sociaux des neuf pays européens où nous avons enquêté ; les réponses des professionnels et de leurs associations à nos interrogations, ainsi que l’intérêt porté à ce survey par deux fédérations internationales, confirment, sans ambiguité, l’existence de ces phénomènes ailleurs qu’en France.

6) Il existe une littérature académique et professionnelle conséquente en Europe sur la problématique « santé et travail », mais il n’est pas aisé de trouver des publications centrées sur l’usure des travailleurs sociaux en général et encore moins sur ceux confrontés tout particulièrement à la pauvreté, même en incluant d’autres pays et remontant au-delà des cinq années initialement prévues. Les questionnaires et entretiens téléphoniques ont permis d’enrichir les investigations.



(1) La Fédération internationale des travailleurs sociaux, l’Association internationales des éducateurs sociaux. Les pays auxquels ont été envoyé des questionnaires : Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Grande Bretagne, Irlande, Italie, Portugal, Suède.
7) Les données recueillies tendent à montrer que le stress au travail et l’usure qui en résulte sont des problématiques à la fois individuelles et collectives, renvoyant aussi bien aux situations des personnes dans la société et au sein des institutions.

8) L’usure observée au sein de telle ou telle profession semble relever plutôt d’une conjonction de facteurs que de paramètres vraiment spécifiques. Chez les travailleurs sociaux : conditions de travail, non reconnaissance, perte de sens, manque de soutien des institutions et des collègues, politiques publiques avec un durcissement des règles d’accès aux droits et davantage de contrôles…
Les réponses des intéressés aux questionnaires mettent en avant les conditions de travail et la non reconnaissance comme principales explications de l’usure professionnelle.

9) Chez les travailleurs sociaux confrontés quotidiennement à la pauvreté, malgré le manque de données spécifiques, on peut imaginer diverses résonances émotionnelles face à un concentré de relations difficiles. Les tâches de contrôle (des chômeurs, des bénéficiaires de revenus minima…) tendent à creuser l’écart entre valeurs professionnelles et travail réel.

10) Les « nouvelles » pratiques de management, avec généralement plus d’évaluation, peuvent améliorer la vie au travail et/ou engendrer plus de bureaucratie, particulièrement récusée par les professionnels. Les réponses des travailleurs sociaux à nos questionnaires indiquent, en grande majorité, une augmentation de leurs tâches administratives.

11) Pour consolider des services sociaux de qualité, des principes de base :
- que les institutions traitent avec le même respect, cohérence et transparence les usagers et les équipes ;
- que les organisations modifient leur gestion en apprennent des usagers et de leur personnel travaillent en première ligne.

12) Les associations professionnelles réagissent plus ou moins face aux phénomènes de job stress et burnout, organisant par exemple des journées de sensibilisation et offrant des services de conseil et de soutien à leurs membres….Toutefois, leurs activités visent prioritairement à renforcer la professionnalité dans un monde en mutation.

13) Le besoin d’espaces d’échange et de paroles, parfois d’aide psychologique, à l’intérieur et/ou à l’extérieur des services, ressort nettement.

14) De nombreux instruments pour la prévention du burnout existent. Le plus connu sur le plan international est le Maslach Burnout Inventory (du nom d’une psychologue américaine). Il s’agît d’un outil de 26 questions qui mesurent l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation à l’autre, le sentiment d’incompétence. Toutefois, de tels instruments ne semblent pas utilisés au sein des équipes de travailleurs sociaux.
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En définitive, le survey ne permet pas de dire si les phénomènes d’usure sont plus aigus ou non dans d’autres pays qu’en France. Mais le terme « crise du travail social » n’a pas été trouvé ailleurs ; on ne peut donc pas exclure des spécificités françaises.
Les vraies souffrances, lorsqu’elles existent, reflètent le malaise récurrent du travail social, sans doute exacerbé aujourd’hui par la rapidité des évolutions de l’Etat social et du monde du travail. Sur ces points, on peut penser que les ressemblances entre les pays européens priment sur les différences.

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